Le Musée romain, c’est toute une histoire!
Une cohabitation sur le long terme
La construction de la ville de Nyon démarre à la période romaine, ce sont donc plus de deux mille ans d’histoire qui se trouvent sous les pieds des Nyonnais·es! Après le déclin de la colonie et l’abandon progressif de ses monuments, la ville n’est jamais complètement désertée. Les vestiges de la cité antique laissent place à la ville médiévale, puis aux constructions modernes, qui ont d’ailleurs considérablement endommagé ces derniers. Ainsi, il est fréquent que, lors des fouilles dans l’enceinte de Nyon, le passé romain de la ville ressurgisse.
Attrait naissant pour l’Antiquité
Les premières mentions de vestiges romains à Nyon apparaissent dans des écrits d’érudits au 16e et au 17e siècles. Puis, les découvertes fortuites faites dans les caves et les sous-sols se mettent à intéresser les savants. Nyon n’ayant pas encore de musée, les premiers objets découverts sont généralement ramenés aux Musée d’histoire de Berne, Musée d’art et d’histoire de Genève et Musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne.
Premiers musées
En 1860, Théodore Wellauer, un instituteur de Nyon, se passionne pour toutes ces découvertes et fonde la Société du Musée. Cette dernière a pour but de « recueillir et conserver des antiquités, inscriptions, documents historiques, médailles, monnaies, objets d’histoire naturelle… » (statuts de la Société du Musée, 23 septembre 1860). Un musée d’histoire locale voit alors le jour au Collège de Nyon avec Théodore Wellauer comme conservateur. Ce dernier restera à la tête du musée de 1869 à 1907.
En 1888, la Société cède ses collections à la Ville de Nyon et le musée devient ainsi une institution municipale. Avec son nouveau statut, il s’installe au rez-de-chaussée du château.
Découverte de la basilique et naissance du nouveau musée
Après de multiples recherches sur le terrain, permettant de progresser dans la connaissance de la Colonia Iulia Equestris, une grande découverte eut lieu. Début juillet 1974, lors de fouilles dirigées par l’archéologue cantonal Denis Weidmann, la basilique romaine est découverte. Il s’agit de l’un des bâtiments les plus importants d’une cité romaine, puisque c’est en son sein que toutes les affaires administratives, politiques et judiciaires de la communauté civique étaient réglées. L’intérêt des Nyonnais·es pour cette découverte est telle que la Ville décide d’utiliser les murs de fondation de l’édifice pour installer un nouveau musée consacré à son passé romain.
C’est ainsi que, le 14 septembre 1979, le nouveau musée est inauguré lors d’une grande fête. Il est alors baptisé « Basilique et musée romains ».
Une statue de Jules César
Une statue de Jules César imperator est édifiée en 1980 aux abords de l’institution, afin de la rendre plus visible en évoquant le célèbre fondateur de la ville. C’est un moulage, copie de la statue originale en marbre se trouvant au Capitole, à Rome, dans la salle du conseil du Palais Sénatorial (Palazzo Senatorio) qui n’est malheureusement pas accessible au public.
Le musée se refait une beauté
Depuis 1979, le musée a subi plusieurs transformations, dont une première fois en 1993. La Ville de Nyon décide le dégagement complet des fondations d’une partie du déambulatoire nord-est de la basilique dégagées sous la rue du Vieux-Marché permettant ainsi l’ajout d’une extension au musée. Grâce à ce remaniement, le plan de la basilique se laisse mieux comprendre par le public.
Puis, en 2009, l’exposition permanente est alors complètement rénovée, afin que les découvertes récentes puissent y être intégrées. On en profite pour repeindre les murs d’entrée en rouge vif, couleur du cinabre, le fameux rouge pompéien. Les meubles de l’accueil sont quant à eux peints en jaune, donnant de la gaieté au lieu.
L’espace de l’exposition aussi change de couleur: son sol et ses meubles deviennent mauves, dans le but de mettre en valeur les murs clairs de la basilique. Tout l’éclairage du musée a été renouvelé: les vitrines ayant été équipées de sources LED.
Pour ce trentième anniversaire, l’entrée du musée est également remaniée. La rampe d’accès retrouve son rôle de « sas » en béton brut, libre de toute intervention. Elle crée un passage vers l’Antiquité en invitant le public, par la descente dans la stratigraphie archéologique, à quitter le monde moderne.
En 2019, le Musée romain a fêté son quarantième anniversaire. L’exposition permanente a vu deux dispositifs numériques s’ajouter pour s’aligner avec son temps. Le premier permet d’explorer la basilique grâce à une vidéo qui propose une reconstitution du bâtiment en 3D et le deuxième plonge les visiteurs dans les bassins des thermes.
La copie de la statue de Jules César, ayant subi des dégâts dus aux injures du temps, est alors remplacée.
Le Musée romain, une histoire en continu
Et ce n’est pas fini! Le musée a encore beaucoup de projets réjouissants à venir. Une chose est sûre, avec le Musée romain de Nyon, l’histoire ne fait que commencer!