Désir d’enfant, souci de santé, besoin d’argent, recherche de succès: le Musée romain de Nyon (en coproduction avec le Musée archéologique de Dijon) expose des témoignages archéologiques étonnants qui dévoilent la quête de sécurité, de santé et de prospérité que les hommes et les femmes confient à leurs divinités. Les rituels d’offrande occupent une place prépondérante dans les religions antiques. Dans une forme de « contrat », ils permettent aux hommes et aux dieux d’entrer en contact. Les dons viennent clore un processus initié par un vœu: en implorant la divinité, on lui fait la promesse d’une offrande si le vœu est exaucé.
Dans l’Antiquité, les dons se déclinent en animaux sacrifiés, aliments, monnaies, objets de la vie quotidienne ou mobilier pour orner ou équiper les sanctuaires. En bronze, en bois, en terre cuite ou en pierre, les objets miniaturisés et les figurines ou plaquettes représentant des parties du corps humain ont, pour leur part, été créés spécialement pour être offerts aux dieux. Ils sont couramment appelés ex-voto (de votum, vœu en latin). En Gaule romaine, les ex-voto anatomiques font foison: on trouve notamment des pieds, des mains, des bustes, des poumons ou encore des yeux sur tôle de bronze. Ces « corps en morceaux » ne sont pas sans évoquer les ex-voto que l’on retrouve du Moyen-Age à l’époque contemporaine et qui témoignent d’une demande de guérison, atemporelle et universelle.