Le site archéologique
Nyon a toujours vécu au contact direct des vestiges du passé. Elle recouvre totalement la ville romaine, car son centre n’a pas bougé depuis l’Antiquité. Les vestiges foisonnent et les fouilles se succèdent au gré du développement de la ville. La majorité des monuments mis au jour sont recouverts après avoir été documentés, étudiés et photographiés par les archéologues. Seuls les vestiges transportables sont conservés par le Musée romain. Le passé antique de la ville se lit au détour des rues, où quelques vestiges et remplois de blocs romains sur d’anciennes façades s’offrent au regard.
Sur ce site archéologique majeur en Suisse ont notamment été mis au jour des éléments du forum, les fondations de la basilique, des habitations, des nécropoles, le macellum (marché couvert), des zones artisanales, l’aqueduc, les thermes et l’amphithéâtre. Le potentiel de découvertes qui sommeille sous la ville de Nyon est encore loin d’être épuisé.
Tout comme les édifices, de nombreux objets antiques ont été trouvés au fil des siècles dans les sous-sols de la ville. Ils sont autant de témoins de la vie des habitant·es de Noviodunum que le Musée romain s’applique à conserver et mettre en valeur.
L’héritage de Jules César
Vers 45 avant J.-C., peu après la fin de la guerre des Gaules, Jules César crée une colonie de Rome au bord du Léman. Elle est apparemment destinée à accueillir des vétérans de son armée – Equestris se rapportant à la cavalerie – et à asseoir et consolider la présence romaine dans la région. La Colonia Iulia Equestris s’étend sur la rive droite du Rhône, entre le pays de Gex, le Jura et la Côte vaudoise. Son chef-lieu est Noviodunum. Il se situe exactement sous la Nyon actuelle.
Comme toute colonie, la Colonia Iulia Equestris reçoit un statut politique spécifique calqué sur le modèle des institutions de Rome. Elle se profile comme une vitrine du pouvoir impérial dans la région. Au fil du temps, elle perd sa prépondérance et, dès la fin du 3e siècle après J.-C., elle entre dans une phase de déclin. Ses monuments tombent en ruine et fournissent des matériaux de construction tout autour du Léman: à Nyon pour la Tour César ou la Porte Sainte-Marie, à Genève pour un mur d’enceinte ou à Lausanne pour les fondations de la cathédrale notamment.
À noter que la présence humaine sur les rives du Léman remonte au Néolithique. Un site du Bronze final a récemment été identifié aux abords de Nyon et la région était sans doute occupée pendant l’âge du Fer, mais les vestiges archéologiques les plus anciens trouvés au centre-ville datent de l’époque romaine.